jeudi 16 octobre 2008

Vive la crise

La crise !

Heh oui c’est la crise !

Cette nouvelle n’aura étonné aucun des lecteurs de ce site puisque j’avais prévu cet évènement dès janvier 2008. Naturellement ces messieurs ventripotents de Wall Street, et leurs plats serviteurs du CAC40 n’ont pas cru bon d’écouter mes solennels avertissements, qu’ils s’en mordent les doigts à présent (doigts imbibés de la confiture de la honte, pour laquelle tout leur cher argent ne sera jamais assez abondant pour acheter suffisament de pots. Mais je crois qu’avec la crise, même cette confiture semble être en pénurie, puisqu ‘à ce jour, pas un seul milliardaire n’a eu la décence de se suicider, c’est à ce genre de détails qu’on voit que notre époque est aussi en pleine faillite morale).

Je ne sais pas vous, mais moi, cette crise économique me plonge dans des délires de jouissances, des ravissements d’extase, des délices de plaisir. Chaque jour c’est avec empressement que j’allume mon poste de radio et avec jubilation que j’apprends le dépôt de bilan d’une banque ou la fermeture d’une maison de crédits. Quelle bouffée de joie hier en apprenant que l’Islande toute entière était en faillite (à ce propos, pour ceux qui goûtent à Bjork, à la pêche à la baleine, aux fjords, à la cuisine innomable, à la solitude et à la neurasthénie, il y a en ce moment une bonne petite affaire à saisir, mais qu’ils fassent vite car je crois que la Russie est déjà sur le coup, du moins jusqu’à ce qu’elle s’effondre elle-même).


Quelques chiffons de papier qui ne serviront bientot plus qu'à se moucher (et encore : inconfortablement).

Oh ce n’est pas par sadisme que je me réjouis de la sorte, encore moins par désespoir histérique, il s’agit tout simplement de la joie immense du prophète qui voit ses prédictions s’accomplir, joie que ces messieurs les frères Leman ne gouteront sans doute jamais dans leur maniaque cécité.
Oui car cette crise est une chance inouie pour la Bourgogne (Divine surprise comme dirait un certain français un peu dur de la feuille). Il s’agit là d’une occasion historique qu’il ne faut pas manquer de saisir.



Oui, songeons-y ensemble un peu pour dissiper chez vous toute trace de perplexité.
Oui car après tout me direz-vous l’Islande ce n’est pas grand-chose (en toute franchise, avant son effondrement, j’ignorais jusqu’à l’existence d’une Bourse sur cette île, et d’ailleurs on se demande bien ce que des mangeurs de bébés phoques habitants sur la banquise peuvent bien foutre avec une Bourse, mais passons sur ces absurdités du monde moderne). Ce qu’il faut voir c’est que peu à peu cette crise va s’étendre dans toute l’Europe et que nous allons assister à l’écroulement de ce château de cartes qu’on appelle l’Occident. Sarkozy a beau pérorer avec son plan de 300 milliards d’euros, quand on sait qu’un seul Jérome Kerviel peut en engloutir 5 en quelques semaines, il ne faudra pas plus d’une journée pour que les requins aient dévoré son petit pécule. Du reste bientôt, ces 300 milliards seront à peine suffisant pour acheter une miche de pain, au train où va l’inflation (songez qu’à Paris, certaines terrasses de café n’hésistent pas à facturer près de 5 euros pour 25 malheureux centilitres de bière, quand les aliments de base atteignent ces tarifs prohibitifs il ne faut pas s’étonner si la bourse d’Islande s’écroule).


Lors des moments de crise, il est bon d'investir dans des valeurs sûres, dans les denrées indispensables à la survie (et qui permettent d'oublier ses problèmes en cas de faillite).

En quoi tout cela profite-t-il à la Bourgogne me demanderez-vous ?
Rien de plus simple (m’a-t-on déjà vu à cours de solutions ?) : dans quelques semaines nous pourrons racheter la Bourgogne à la France à très vil prix. Surendettée, la France sera trop heureuse de trouver là un moyen de trouver un peu d’argent.


Aussi préparez vos économies mes amis, bientôt nous allons acheter notre Liberté.


(Je sais que cela manque un peu de panache de se libérer par la simple signature d’un chèque, mais qu’importe, quand nous vivrons heureux dans notre petit ilot de prospérité nous aurons mille occasions de faire preuve de grandeur d’âmes vis-à-vis de nos voisins européens, fauchés par la misère la plus noire).


Alors Vive la crise, puisse-t-elle rapidement ruiner la France de façon définitive !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Et pourquoi ne pas creer après la 1ère banque bourguignonne (public) où nos petits sous(l'argent pas les buveurs immodérés de bons vins bourguignons) pourront grandir à l'abris de ses requins.
A noter qu'un bon steack de viande charolaise accompagne très bien le vin.
Un charolais

Anonyme a dit…

Je partage votre analyse, mais voudrais apporter une petite précision.
Si le nombre ridicule de suicides prouve bien, s'il en était encore besoin, l'état de faillite morale du monde, il y en a eu tout de même quelques-uns.
Je voudrais donc ici saluer la mémoire de ces quelques Islandais qui, se rendant enfin compte de leurs situation de petits luthériens palôts travaillant dans des industries virtuelles, ont su perpétrer une tradition séculaire en mettant fin à leurs jours.
Je félicite aussi particulièrement ce Chinois de Hong-Kong qui, oubliant sa fourberie naturelle, s'est laissé allé au premier geste noble et franc de sa vie en y mettant fin.
Une honnêteté et une lucidité que ces misérables Français ne semblent pouvoir assumer.
Encore une marque d'infâmie à déposer sur le linceul de ce pays moribond !

Vin-sans-Soif

Charles le Téméraire a dit…

>>> Charolais

Evidemment, cette banque serait la solution à nos problèmes, mais pour cela il est nécessaire d'obtenir notre indépendance pour conduire notre politique propre, et non pas suivre panurgiquement les bergers de la Bourse.
Quant à la viande charolaise j'en suis fou, d'ailleurs dans la livre que j'écris sur la Bourgogne il y aura probablement quelques pages consacrées aux vaches charolaises !

>>> Vin-sans-soif

Ah ça pour trouver un français qui ait, même superficiellement, une idée de ce qu'est l'honneur, il faut se lever très tôt et ne pas craindre les déceptions !