lundi 28 septembre 2015

Visite de la ville de Dijon, en l'an 2050



 Dijon ! Enfin ! En ce mois de mars 2050, je retournai pour la première fois dans cette bonne vieille cité des ducs, après trente-cinq ans d'absence. J'étais d'autant plus curieux de découvrir ce que Dijon était devenue que j'avais passé toutes ces dernières années enfermé dans ma cave (j'y étais descendu pour y chercher une bonne bouteille en février 2015, et la porte s'était malencontreusement refermée derrière moi ; fort heureusement, toutes mes bouteilles me permirent de survivre pendant tout ce temps). Comment le monde avait-il évolué en mon absence ? Il me tardait de le savoir.
Un ami m'attendait à la gare. Il s'était proposé de me faire voir le Dijon moderne, et je n'avais pas refusé.
- Ça alors ! Vieille baderne ! Comment vas-tu ? Ah mon pauvre, j'ai entendu ton histoire, ça a du être horrible, toutes ces années enfermé dans une cave, à boire du vin…
- Pas tant que ça, pas tant que ça.... Mais allons plutôt voir la ville.
- Bien sûr. Elle a un peu changé, tu verras, tu ne seras pas déçu.
Il m'entraîna aussitôt devant une sorte de canal d'où s'écoulait un épais liquide vert fluo.
- Dégoulinons jusqu'au centre-ville.
- Dégoulinons ?
- Ah oui, c'est vrai qu'à ton époque on utilisait encore le tramway. C'est fini ce temps-là ! Jadis, la mairie privilégiait les « transports doux », mais on a fini par les trouver encore un peu trop rudes, alors on est passé aux transports mous, puis finalement aux transports liquides. Une vraie merveille ! Mais dégoulinons....
- Marchons plutôt, si tu n'y vois pas d'inconvénients.
- Comme tu préfères.
Je ne reconnus rien des abords de la gare. Tous les anciens immeubles avaient été remplacés par de grands blocs de verre éblouissants, rectilignement alignés, que mon ami qualifia de « havres luminescents à énergie positive ». Je trouvais surtout qu'ils ressemblaient à des cliniques d’hôpital, mais je n'osais en faire la remarque à mon ami, pour ne pas heurter son enthousiasme. « Il sont entièrement éco-responsables et bio dégradables ! » ajouta-t-il avec fierté. 

 Bienvenue dans le néo-Dijon.

Après avoir marché quelque temps, et dépassé la place Darcy, nous parvînmes à la rue de la liberté, qui s’étalait dans toute sa longueur. Mon ami, me saisit alors par le bas.
- Chhhhhhut ! faisons moins de bruit, nous arrivons au centre-ville.
- Pardon ?
- Oui, il est interdit d'y parler trop fort pour ne pas troubler la quiétude des riverains. Le chuchotement est devenu obligatoire. Mais mieux vaut encore rester silencieux, enfile plutôt ces patins hygiéniques au lieu de causer.
- Ces patins ?
- Oui, le port des patins est devenu obligatoire lui aussi. Cela fait moins de bruit et cela évite de salir inutilement les trottoirs. Mais ne t'en fais pas, ils sont entièrement désinfectés.
J'enfilais ces patins sans discuter et nous commençâmes à glisser le long des rues. Plus encore que les abords de la ville, le centre de Dijon s'était totalement métamorphosé. Tout y était blanc, lisse, silencieux. Le sol formait comme un immense parquet blanc, immaculé, et l'atmosphère semblait littéralement ouatée. Les rues étaient presque désertes, seuls quelques passants hagards patinaient en vitesse, les yeux baissés, presque honteux de déranger la tranquillité des lieux par leur simple présence. Tous avaient le teint blême. Même les noirs avaient l'air pâle. À mon grand étonnement, je vis errer un vieillard en blouse d'hôpital, qui trainait son goutte-à-goutte à ses côtés.
- Oui, m'expliqua mon ami, comme le centre-ville a été entièrement stérilisé par mesures d'hygiène, les malades peuvent s'y promener librement. Le vivre-ensemble doit s'appliquer à tous, même à ceux qui vont mourir. Comme nous avons transformé l'ancien hôpital en centre gastronomique, il était logique de transformer le centre-ville en hôpital, tu ne trouves pas ?
Après cette déambulation, nous arrivâmes enfin devant la place de la Libération. L'ancien palais des ducs, lui aussi, était méconnaissable. Toutes les anciennes façades étaient désormais recouvertes d'une immense plaque jaune en ferraille, tandis que les pavés avaient été remplacés par de grandes dalles de cuivre luisantes. Il ressemblait maintenant à un hangar rouillé.
- Et tu n'as pas encore vu le clou du spectacle, le fleuron de notre belle cité la fameuse tour Rebsamen !
- La tour Rebsamen ?
- Hé oui, elle a remplacé la tour Philippe le Bon. On s'est aperçu en étudiant sa vie de ce duc qu’elle n'était pas très conforme avec les valeurs de la République alors nous lui avons substitué celui de notre maire bien aimé, qui avait lancé les travaux de modernisation au cours de son septième mandat.
En effet, en lieu et place de l'ancienne tour de pierre, se dressait désormais une tour de verre qui baignait dans une sorte de lumière rose, douceâtre.
À son sommet, on apercevait une grande image qui représentait le nouveau blason de la ville. On y voyait une seringue médicale posée sur un oreiller, avec cette devise : hygiène et modération.
- Car l’hygiène et la modération sont les deux mamelles du vivre ensemble – mamelles stérilisées bien sûr, m’expliqua mon ami.
- Allons manger un morceau, dis-je, je crois que j'en assez vu.
- T'as raison, allons-nous taper la cloche. 

 Cité de la gastronomie. Miam, miam !

Nous patinâmes quelques centaines de mètre jusqu’à la fameuse cité de la gastronomie, qui se présentait comme un gros container de paquebot posé sur l’ancien hôpital, avec la légèreté d’une brique tombée sur un gâteau à la crème.
- Tu vas voir, Dijon est toujours mondialement célèbre pour sa gastronomie. On y mange toujours aussi bien – mais modérément bien sûr. Important ça, la modération…
- Ça tombe bien, voilà des années, trente-cinq pour être exact, que je n’ai pas mangé un bon vieux bœuf bourguignon.
- Du bœuf ? Ah, non mais c’est fini ce temps-là. Dijon est devenu un endroit entièrement végétarien. Toute cette souffrance animale, c’était trop cruel. Désormais la ville s’enorgueillit de son label « eau plate et salade verte » que lui octroient chaque année les critiques gastronomiques anglo-saxons. Mais, il y a des plats végétariens tout bonnement succulents. Je te recommande la bouillie de salsifis au gingembre allégé, elle est excellente, mais si tu préfères la cuisine traditionnelle tu peux te rabattre sur l’émulsion de gélatine de papaye à la moutarde lyophilisée.
- C'est de la cuisine traditionnelle ?
- Bien sûr, il y a de la moutarde.
- Je crois que je vais me contenter de boire un coup.
-
À ta guise. Qu'est-ce que tu veux boire ? Un kir concombre ? Un kir céleri ?
- Sans façons, une bonne bouteille de vin plutôt.
- T’as raison, rien ne vaut les classiques. C’est moi qui régale, ça me fait plaisir. Garçon ! Apportez-nous une bouteille de Romanée-Jackson !
- Romanée-Jackson ?
- Oui, le domaine a été racheté par un informaticien américain qui lui a donné son nom. De toutes façons, cela faisait désordre de conserver ce nom d’ancien régime…La recette a un peu évolué, mais c’est toujours le meilleur vin du monde, tu vas voir.
Tandis qu’il m’en vantait les mérites, mon ami remplit mon verre d’un liquide bleu-vif et pétillant d’où s’échappait une sorte de mousse verte et fumante.
- Tu peux y aller franco, c’est sans alcool. On l’a retiré de nos vins, car c’était très mauvais pour la santé, alors que cette nouvelle recette est riche en bifidus et en oméga-5, c’est beaucoup plus raisonnable ainsi.
Tandis que je dégustais mon verre de Romanée-Jackson, soudain je vis mon ami se mettre à trembler de tout son corps, comme pris d’une soudaine panique.
- Oh non ! Non ! Pas lui….
Je me retournai pour voir ce qui l’effrayait à ce point, et je vis surgir un vieillard voûté en veste bariolée, qui portait une guitare fleurie en bandoulière et une petite trompette de plastique jaune en sautoir. Je n’en crus pas mes yeux d’abord, mais je me rendis compte que c’était lui, c’était bien lui, toujours là, Gérard Gagnant ! Il avait un peu vieilli, mais il n’avait pas changé. Le tonitruant chanteur des rues était toujours actif. Il salua l’assemblée par le signe V de la victoire, mais au moment où il se saisit de son instrument pour entonner l’une de ces chansons dont il avait le secret, soudainement jaillirent deux policiers en uniforme blanc qui lui lancèrent un rayon paralysant. Le corps vitrifié de Gérard Gagnant fut aussitôt transporté dans une ambulance en direction de la prison-hôpital de la Chartreuse.
- Ouf, me dit mon ami, un peu plus et il allait se mettre à chanter. La situation risquait de devenir tout à fait déraisonnable, il y aurait eu du désordre, ça aurait été horrible ! Nous l’avons échappé belle. Heureusement que les « agents du maintien de la convivialité tempérée » sont intervenus. Pour nous remettre de ces émotions, que dirais-tu d’une bonne ballade ? Allons faire un tour au parc !
- Avec plaisir. Le temps de remettre mes patins hygiéniques.  

 La splendide éco-cité, jardin des maraichers, prévue pour 2015.

Notre visite de Dijon se poursuivit donc. Elle nous conduisit vers la place Wilson, puis le long des allées du parc, dont les demeures paraissaient plus rutilantes que jamais. Je n’arrivais pas à savoir si ces maisons étaient devenues plus riches qu’autrefois, ou si c’est moi qui me sentais plus pauvre. Enfin nous arrivâmes au parc de la Colombière.  
- C’est vrai que depuis que j’y suis revenu à Dijon, je n’y ai pas encore vu un seul arbre.
- Ah, et bien si tu aimes les arbres, tu ne seras pas déçu par le nouveau parc.
Le spectacle auquel j’assistais alors était proprement stupéfiant.  Il n’y avait plus dans ce parc,  ni plantes, ni feuilles, ni fleurs… Toute forme de végétation en avait été bannie. Il n’y avait plus qu’une vaste étendue de béton, d’où émergeaient des troncs… des troncs blancs… des troncs blancs qui tournaient sur eux-mêmes ! L’œuvre de Didier Marcel qui ornait jadis la rue de la liberté avait été multipliée en si grand nombre qu’elle formait à présent une forêt entière.
- Oui, m’expliqua mon ami, les anciens arbres étaient beaucoup trop salissants, avec toutes leurs feuilles et leurs racines … Nous les avons proscrits de la ville pour les remplacer par ces admirables arbres blancs. Mais rassure-toi, grâce à leur rotation, ils produisent de grandes quantités d’oxygène.

Ainsi donc, la métamorphose de la ville qui avait commencée au début des années 2000 avait été achevée en quelques années à peine. Dijon, en 2050, était définitivement devenue une ville lounge et bien-pensante.
J’en avais trop vu. Je pris congé de mon ami et je quittai la ville de Dijon. Une fois que je fus rentré chez moi, c’est sans regrets et sans la moindre hésitation, que je retournai dans ma cave pour m’y enfermer à triple tour, et y finir mes jours, seul, en compagnie de mes chères bouteilles de vin.
Pour vivre heureux vivons bourrés. 


Article paru dans Sparse en mars 2015

L'arbre blanc de Dijon




Abattons l’arbre blanc !

« La forme d'une ville change plus vite, hélas ! que le cœur d'un mortel. » Charles Baudelaire

L’arbre blanc. La première fois qu’on l’a vu, on s’est tous demandés ce que c’était que cette saloperie qui trônait au beau milieu de la rue de la lib'. On a d’abord cru que c’était un lampadaire, ou bien l’arbre de Noël des grands magasins, dont les branches avaient été sciées. On croyait à quelque exposition, inepte mais temporaire. Puis il a bien fallu se rendre à l’évidence : il était là pour durer, hélas, cet arbre blanc, cet ignoble arbre blanc.

Ce n’est même pas vraiment un arbre d’ailleurs. C’est juste un grand poteau blanc. Un tronc. Un gros tronc blanc, posé en plein milieu du trottoir, comme le font les canidés. C’est une œuvre qui n’a ni forme, ni couleur, ni matière, ni rien. Ce n'est même pas vraiment une œuvre Elle tourne, simplement. Elle tourne en rond, sur elle-même, absurdement, comme un autiste qui bascule sans cesse sur lui-même. 

Qu’est-ce qu’un arbre sans branches, sans feuilles, sans couleur, sans forme, peut bien vouloir exprimer ? La stérilité peut être ? La fadeur ? L’atonie ? On hésite devant toutes ces interprétations. Récemment, un jeune rappeur exalté, qui s'était donné pour mission de célébrer « toute la beauté, la force et la poésie de l’œuvre de Didier Marcel » (sic !), avait décrété que cet arbre blanc illustrait « le cynisme de notre société capitaliste ». L'avantage avec ce genre d'interprétation fumeuse, c'est que ça ne mange pas de pain, puisque personne ne va défendre le cynisme, et parce qu'on peut greffer ce genre de discours sur à peu près n'importe quel objet.
Moi, ce que ça m’évoquerait, c’est plutôt un immense poteau de torture sur lequel on aurait attaché la ville entière, livrée au supplice de son inanité.  


Ce qui rend cet arbre blanc si haïssable, ce n'est pas tellement son insignifiance artistique. Non, l’art contemporain nous y a trop habitués. C'est plutôt ce qu'elle symbolise, c’est-à-dire la mort du centre-ville de Dijon. Il incarne à lui seul tout ce qu'est devenue la rue de la Liberté, c'est-à-dire un immense couloir d'hôpital où une foule hagarde se déverse de façon continue dans un silence effrayant. Le mouvement est incessant, comme si chacun, inconsciemment, cherchait à quitter cette rue lugubre le plus vite possible. Il n'y a plus ni rires, ni causeries, ni rien. Plus personne n'est à l'arrêt, à part quelques clochards avachis, qui d'ailleurs meurent tous un par un, parce qu'ils ne supportent plus de vivre dans un pareil endroit. L’ancienne rue de la liberté était peut-être bruyante et encombrée, mais c’était une rue normale, pas un mouroir. Et c’est cet arbre blanc, par son absurdité, qui symbolise parfaitement cette décomposition. Il est tellement inepte, tellement bête, qu'il vide la vie de toute substance. On ne sait pas comment réagir devant un monument d'une connerie aussi triomphante. On est figé par la bêtise. Toute possibilité de spontanéité est abolie. La vie est mise à distance, ce qui rend ainsi toute attitude vraiment vivante totalement impossible. On dirait que l’arbre blanc fait de nous des légumes, il végétalise littéralement ses spectateurs. 


Dijon avait-elle vraiment besoin d’un tronc d’arbre blanc pour embellir ses rues ? A mon avis, on les embellirait davantage en l’abattant. Ô bucherons aux haches aiguisés, pourquoi retenir vos coups sur ce tronc trop tentant ? Qu’attendent les tronçonneuses pour tronçonner ? D’ailleurs pour vraiment embellir Dijon, il y aurait finalement plus de choses à détruire qu’à construire. Rien de plus facile. Confiez-moi quelques bâtons de dynamite et je rendrais à la ville toute sa splendeur ! C'est ce que les artistes corses ont très bien su faire, avec leurs merveilleuses performances pyrotechniques. En voilà de l'art contemporain ! Didier Marcel ferait bien d’en prendre de la graine.

Didier Marcel. C’est ainsi que se nomme le créateur de l’arbre blanc, qui a tout de même eu le courage de signer son forfait. Il y a une petite plaque, devant l’arbre blanc qui nous l’apprend, et qui nous en explique la signification. Didier Marcel devait sans doute penser que les gens n'étaient pas assez intelligents pour comprendre son travail, alors il a rédigé un petit texte qui permet aux abrutis de comprendre pourquoi ils trouvent cet arbre moche. S’il y a bien une réussite dans cet arbre blanc, c’est bien ce petit texte explicatif : un vrai chef d’œuvre de fumisterie. Au fond, c’est peut-être dans cet art que Didier Marcel est un véritable génie, dans l’art de se foutre de la gueule du monde. On y apprend que cet arbre blanc ressemblerait à « une colonne de l’architecture classique » (et alors ?), et qu’elle ferait « écho à une sculpture cinétique » (voilà qui rassurera les amateurs de sculptures cinétiques). Dans de ce genre de description, on parle toujours que de la signification de l'œuvre, mais jamais de son aspect plastique, parce que dans ce cas, on serait obligé d'en constater la nullité. D'ailleurs si une œuvre a besoin d'être expliquée, c'est qu'elle n'a aucun intérêt. Ce n'est pas en lisant une pancarte qu'on va subitement se mettre à trouver une croûte géniale. C'est l'œuvre elle-même qui doit constituer sa propre justification. On n'imagine pas Michel Ange poser une pancarte au pied de sa chapelle Sixtine. C'est quand on vend de la camelote qu'on a besoin d'un maximum de baratin.


Pourtant, si ce tronc blanc constitue une sculpture sans intérêt, il n'est pas totalement dénué de potentiel artistique, mais dans un tout autre domaine : celui de la performance. Avec un tout petit peu de bricolage, et un rien d'imagination, on pourrait mettre au point une formidable mise en scène. Voilà ce que je verrais. D'abord, il faudrait attacher solidement au sommet du tronc, une corde, à laquelle on suspendrait le performeur par les pieds. Didier Marcel serait idéal dans ce rôle. Il est normal que le concepteur de cette œuvre soit également son performeur. Ensuite, on brancherait l'arbre sur un puissant moteur, de type industriel, afin d'accélérer sa rotation. C'est là que la performance prendrait toute son ampleur. Au fur et à mesure que le tronc se mettrait à tourner comme une toupie, on verrait le génial artiste décoller petit à petit, et, avec la force centrifuge, tournoyer, tournoyer de plus en plus vite autour de son tronc blanc, jusqu'à former avec lui un angle de 180 degrés et qu'on ne distingue plus qu'un immense cercle qui formerait comme le feuillage qui manque à cet arbre. Puis, quand le tourbillonnement atteindrait son paroxysme, quand l'arbre se mettrait à gyrer d'environ trois cents tours par minute, on couperait subitement la corde. Alors on verrait le corps de Didier Marcel s'envoler majestueusement dans les airs, dans une sublime performance aérienne, pareil à « une comète traînant après elle sa queue flamboyante », on le verrait, dans le parcours de sa parabole, surmonter les grands magasins, passer au-dessus de la tour Philippe le Bon, survoler Notre Dame, avant de venir frapper le dôme de l’une des tours de la façade de l’église Saint-Michel. C'est sur sa superficie sphérique et convexe, qui ne ressemble à un grain de raisin que pour la forme, qu'on verrait, à toute heure du jour, Didier Marcel resté suspendu. Quant à ceux qui n’auraient pas eu la chance d’assister à cette œuvre d’art, on leur dira : « allez-y voir vous-même, si vous ne voulez pas me croire. » 



Article paru dans Sparse de décembre 2014.