dimanche 23 novembre 2008

Fermeture de l'usine Amora de Dijon

Il est long et répugnant le cortège des turpitudes que la France a infligé à la Bourgogne pour l'asservir sous le joug de son insignifiance. Nous avions subi le pire : le château de Dijon où furent emprisonnés et torturés tant de nos compatriotes, les impôts excessifs, les famines organisées, l'oubli programmé de notre culture et même la suprême humiliation de se voir désignés du nom mille fois abhorré de "français". Et bien il faut croire que ces traitements barbares étaient encore trop doux aux yeux chassieux de nos navrants bourreaux, à présent c'est avec le dernier vestige de l'identité bourguignonne qu'il fallait en finir: j'ai nommé la moutarde !

Oui car qu'est-ce que la moutarde sinon un parfait symbole de l'âme immortelle de la Bourgogne concentré en pot de 440 grammes ?
Souvenons-nous que c'est Philippe le Hardi lui-même qui érigea ce succulent condiment en l'emblème de la Bourgogne, en inscrivant sur sa bannière après une épuisante campagne militaire "moult me tarde", qui devint la devise de la ville. Tabourot des Accords y voit même l'origine du mot moutarde, mais naturellement il se trouve encore de séniles étymologistes français pour contester cette version (oh les fats). Mais devant les évidences les plus inébranlables même la mauvaise foi des lécheurs d'huîtres qui nous servent de voisins doit baisser pavillon et Jehan Millot écrivit au XIV° siècle : « Il n'est moustarde que à Dijon ».
Cet assaisonnement exquis fit le délice de tous nos ducs : qui n'a pas en mémoire le fameux banquet de Rouvres donné en 1336 par Eudes de Bourgogne où l'on se gava de moutarde pendant près de 20 heures (ah on savait rigoler à l'époque !) ?
Les rois de France eux-mêmes nous jalousaient ce séraphique nectar, Alexandre Dumas affirme d'ailleurs que Louis XI (ce gros tas de bran), ne partait jamais en campagne sans son pot de moutarde. Quant à Louis XIV, pour justifier sa pompeuse qualification de roi Soleil il aimait à s'enduire le corps de moutarde dijonnaise (comme on le comprend, est-il de plaisir plus délicat dans cette existence souvent ingrate ?).



Les moutardiers du XIV° siècle n'avaient-ils pas l'air d'être de sacrés loustics ?

La moutarde contient à elle seule tous les éléments essentiels de l'âme bourguignonne, elle est savoureuse, piquante, jaune, onctueuse, elle peut brûler les parois nasales (passion ô combien bourguignonne), elle est liée aux plaisirs de la table et contient du vin dans sa composition, ce qui la relie à nos deux plus grandes passions : l'alcool et la nourriture. On lui connait également des vertus médicinales avec ses propriétés digestives et antiseptiques, enfin les plus grands connaisseurs de cette sauce prodigieuse n'ignorent pas qu'elle constitue un lubrifiant d'une redoutable efficacité (ce n'est pas mon actuelle compagne qui me contredira hehe).

Tout ceci nous montre bien qu'avec la fermeture de l'usine Amora de Dijon, c'est avec l'âme bourguignonne que la France veut en finir. En coupant la fabrication de moutarde de ses racines dijonnaises c'est l'Histoire qu'on nie et c'est notre culture qu'on bafoue !



Or que vont faire les autorités face à cela ? l'Etat français compte-t-il agir ? HAHA ! Je n'hésite pas à affubler ceux qui se vautrent dans la fange d'une telle hypothèse du nom encore trop élogieux d'andouilles ineptes. Et François Rebsamen ? Il est trop occupé à défendre sa place dans un parti bien français et en pleine débandade. Du reste, voudrait-il agir qu'il n'en n'aurait pas les moyens.

Cette catastrophe qui va lourdement contribuer à la banalisation de la ville de Dijon ne pourrait se résoudre qu'à une condition, une seule : la Libération de la Bourgogne. Alors et seulement alors nous pourrions nationaliser cette usine, au nom de nos intérêts collectifs et de la défense de notre patrimoine.

Pour sauver la moutarde de Dijon : vive l'indépendance de la Bourgogne !

mardi 11 novembre 2008

Qui casse paye

En ce 11 novembre 2008, jour de deuil et de congé, on parle beaucoup des ravages de la guerre, on évoque non sans raison les millions de soldats morts sur ces charniers sans cesse réapprovisionnés qu'on appelle le champ d'honneur, on commémore les grandes batailles qui ont couté si cher en vies humaines et c'est très bien comme ça.
Seulement, s'il est bien légitime de penser aux morts, qui se soucie des destructions symboliques engendrées par la guerre ?
Qui, en ce 11 novembre 2008, 90 ans après la fin de la 1ere Guerre Mondiale, a une pensée pour le poète pornographe Alexis Piron ?

Personne ?

Et bien si !

Moi !

Et je le fais savoir à Gordon Brown !

La preuve :



ps : Finalement après "your gesture" j'ai ajouté : "and all Burgundy too". J'espère que monsieur Brown y sera sensible.


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