mardi 15 janvier 2008

Un peu déconomie politique

Parmis les critiques ou les réticences qui s'expriment à l'encontre du mouvement indépendantiste bourguignon, la question de l'économie est de celles qui reviennent le plus souvent. Fidèle à mon caractère primesautier, j'accueillais d'abord ces objurgations par quelque rire sardonique dont j'ai le secret. Je compris à leur répétition qu'il s'agissait pourtant là d'une des principales préocupations de mes compatriotes, ce qui est somme toute bien légitime, aussi est-il de mon devoir de les rassurer sur ce point. Disons le tout net : non l'indépendance ne sera pas synonyme d'appauvrissement, oui la Bourgogne a les capacités economiques d'être indépendante et cette indépendance représente justement une opportunité immense d'enrichissement et de développement sans précédents, et je vais m'employer à vous le démontrer dans cet article.
Commençons très simplement par un petit tour de piste des pays européens. Qu'observons-nous ? Sont-ce les grands Etats qui sont les plus riches ? On pourrait le croire au premier abord, en se basant prosaïquement sur le Produit Intérieur brut de ces Etats, stupéfiante erreur que nous n'aurons pas la bêtise de commettre. Mais si on observe le PIB/habitants, c'est-à-dire ce qui intéresse vraiment la population d'un Etat (car il vaut mieux vivre agréablement dans un pays moyen que pauvrement dans un pays riche, vous en conviendrez), alors la perspective s'inverse : les Etats les plus riches sont aussi les plus petits. Ce tableau le montre avec suffisamment d'éloquence pour qu'il soit nécessaire d'insister sur ce point malgré la jubilation que j'en éprouve ("ô jouissance du philosophe qui vérifie l'exactitude de ses thèses" comme dit le poète, car oui, on peut être économiste et apprécier la poésie).

PIB par habitant en 2005 dans l'Europe des 25 (source : Eurostat)
Pays
PIB/Hab (euros)
PIB/hab
(euros PPA)
Indice
(Base 100 = UE25)
Luxembourg
64.200
58.000
248
Irlande
38.700
32.100
137
Danemark
38.400
29.100
124
Pays-Bas
30.800
28.900
123
Autriche
29.900
28.900
123
Belgique
28.500
27.600
118
Royaume-Uni
29.400
27.000
115
Suède
31.900
26.900
115
Finlande
29.600
26.200
112
Allemagne
27.300
25.700
110
France
27.300
25.500
109
Espagne
20.800
23.100
99
Chypre
17.700
19.500
83
Grèce
16.300
19.200
82
Italie
24.200
24.100
103
Slovénie
13.700
18.700
80
République tchèque
9.600
17.100
73
Portugal
14.000
16.700
71
Malte
11.100
16.200
69
Hongrie
8.700
14.300
61
Estonie
7.800
13.400
57
Slovaquie
7.100
12.900
55
Lituanie
6.000
12.200
52
Pologne
6.400
11.700
50
Lettonie
5.600
11.000
47

Les pays les plus riches, sous cet aspect essentiel sont donc le Luxembourg, l'Irlande, le Danemark, les Pays Bas, l'Autriche et la belgique. Notons la présence de trois anciennes provinces bourguignonnes dans ce classement afin de retourner une fois de plus la hallebarde dans la plaie béante déja creusée dans l'argumentation des détracteurs de notre mouvement. La France n'occupe que la onzième place de ce classement, seuls les franchouillards les plus bornés oseront qualifier cette place d'honorable. Prenons à présent le taux de chômage, voici l'extrait d'un article basé sur les chiffres de 2006 :

En juillet 2006, les taux les plus bas ont été enregistrés aux Pays-Bas (3,9%), au Danemark (3,9% en juin 2006), en Estonie (4,2%), en Irlande (4,4%). Les taux de chômage les plus élevés sont présents en Pologne (15,0%), en Slovaquie (14,0%), en Grèce (9,2% au premier trimestre 2006), en France (8,9%).

Là encore on ne trouve que des petits pays au somment de ce classement. Notons avec un sourire ironique la triste mais logique position de la France dans les dernières positions, aux côtés de pays qui sortent à peine de régimes dictatoriaux, éloquente situation qui reflète assez bien l'état lamentable de cette nation moribonde.
La voilà donc la prospérité française ?

L'explication de ce phénomène, la prospérité des petits pays, est fort simple et pourra être comprise par les lecteurs les plus ineptes d'entre vous. Les petits pays sont tout simplement plus adaptés à l'économie internationale que les grands pays ! Pourquoi ? Parce qu'ils sont les plus adaptables justement. Parce qu'une réforme est facile à mener dans un pays homogène, où les habitants ont des intérêts communs et ont un fort sentiment de cohésion. Observez avec quelle rapidité le Danemark, pourtant un pays de très forte tradition sociale, a accepté de rendre ses licenciements rendus plus facile. Pour quels résultats ? Un taux de chômage des plus bas, une dette publique presque effacée et une croissance insolente. Parce que les Danois ont compris que c'était dans leur intérêt commun. La réforme aurait très bien pû échouer me direz-vous, et c'est vrai. Il ne s'agit pas de vouloir transposer le modèle danois, mais d'observer avec quelle célérité les Danois ont pu changer leur modèle, dans une discipline exemplaire. Et si la réforme avait échoué, ils auraient pu demain en refaire une autre, tout différente, jusqu'à trouver la bonne formule. Voilà l'avantage dont disposent les petits pays. En France cela serait positivement impossible, car la France est composée de multiples régions aux intérêts tout différents, pour ne pas dire divergents. Les Marseillais ont-ils les mêmes intérêts que les Bretons, les Parisiens ou les Alsaciens ? Chacune de ces régions a sa spécialités, ses composantes économiques et des besoins bien différents. Vouloir donner la même législation a chacune d'elle est absurde et stupide, pour ne pas dire français.

Quelle est la situtation de la Bourgogne ? Il est vrai qu'avec un PIB par habitant de 24 932 euros en 2006, la Bourgogne n'est pas la région la plus riche, bien qu'à l'échelle européenne cela la situerait juste derrière la France. Toutefois notons que ses recettes fiscales excèdent ses dépenses ce qui signifie qu'elle a d'ores et déja les moyens financiers de son indépendance, elle n'est pas à la charge de l'Etat. Ses capacités de financement sont même largement supérieures à la moyenne nationale. En devenant indépendante la Bourgogne ne perdrait donc rien des services publics dont elle dispose, mais surtout, sa grande mobilité lui permettrait de se doter d'une législation qui la rendrait toute aussi performante que les autres petits Etats développés européens, comme l'Autriche, les Pays Bas, la Belgique, le Danemark ou la Suède, qui n'ont pas plus de ressources naturelles que nous, mais simplement plus de liberté, n'étant pas soumis à un Etat pesant, pénalisant et agonisant (tant économiquement, que culturellement et politiquement). Quand la Bourgogne défendra ses intérêts et non plus ceux de la France, son ennemie, alors rien ne s'opposera à sa prospérité !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

OUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAIS !!!

Anonyme a dit…

Trop LOL !!!

Anonyme a dit…

trop marrant mais un peu tro long!!!

Charles le Téméraire a dit…

Je ne vois pas en quoi l'économie politique est susceptible de provoquer votre hilarité.

Anonyme a dit…

Parce que ton blog navigue entre le comique et la politique.

Anonyme a dit…

Ça m'embête de gâcher la fête, mais votre point de vue sur l'économie politique est faux et archi-faux.

Dans l'Europe des 27, les 20 pays de moins de 20 millions d'habitants (les petits) ont une population cummulée de 130,1 millions et à eux tous un PIB/hab de $25.971.

Les 7 pays de plus de 20 millions d'habitants (Allemagne, Royaume Uni, France, Italie, Espagne, Pologne, Roumanie) ont eux une population cummulée de 370,9 millions et un PIB/hab de $27.827.

Les "gros" ont donc de meilleures performances et surtout parviennent à mener plus de gens vers un niveau moyen que les petits.

L'illusion d'obtique suscitée par la présence constante des petits en haut des classements est avant tout du à un artifice statistique: les petits pays sont soit riches soit pauvres, mais les gros sont en quelque sorte composés de plusieurs petits pays pauvres et riches. Les gros se retrouvent donc dans la moyenne. Cette théorie est confirmée en pratique puisque il n'y a une corrélation que très marginale (de l'ordre de +0,06)* entre taille démographique d'un pays et sa santé économique.

Un argument intéressant pourrait être: une région devrait avoir le droit de quitter le nid et d'essayer de voler de ses propres ailes et d'imiter l'exemple irlandais au risque de connaître un échec comme ce fut le cas du Portugal.

Un meilleur argument peut être trouvé dans le fait que les petits pays ne représentent que 37% du total des régions européennes mais qu'ils réussissent à placer 9 des leurs parmi les 15 régions les plus riches de l'Union (60%) et seulement 5 parmi les 15 plus pauvres (33%). Si ça vous intéresse je peux aussi trouver des résultats plus fins.



* Au cas où vous ne le sauriez pas c'est à dire que 6% des variations de PIB entre les pays peuvent s'expliquer par leur taille. Ce taux tombe même à 2% quand on garde le cas particulier du Luxembourg hors de l'équation.