dimanche 1 décembre 2013

La Bourgogne Libre à l'assaut de la Suisse !

Il est bien loin le temps où l'idée de l'indépendance de la Bourgogne faisait sourire les incrédules et lever les épaules des imbéciles. Désormais c'est en tremblant de pétoche que les ennemis des Bourguignons évoque leur imminente libération. Aujourd'hui la chose est devenue évidente, la Bourgogne doit être indépendante, et l'idée est même si partagée que sa libération n'est plus à présent qu'une question de jours, voire de minutes (il est même très probable, au train où vont les choses que la Bourgogne sera déjà indépendante à l'heure où vous lirez ces lignes).

Les plus grandes instances politiques et militaires en sont désormais convaincues,  à commencer par l'armée suisse ! Car pour la Suisse la chose ne fait plus aucun doute. A la faveur de la crise économique, la France va bientôt se disloquer. Son empire va prendre fin et les peuples vont s'émanciper. Elle prévoit même qu'une région va prendre son indépendance à l'est et prendre le nom de Saônia. Derrière ce nom bizarre, c'est bien sûr la Bourgogne qu'il faut reconnaître, puisque son territoire comprend le duché et la comté de Bourgogne, et que Dijon est sa capitale.

C'est l'armée suisse qui la première, a admis officiellement à quel point l'indépendance lui paraissait imminente. Elle a même organisé cet été, des manœuvres militaires, en vue de se prémunir d'une nouvelle invasion bourguignonne !


La presse a d'ailleurs abondamment relaté la chose (ici ou   ). Le Figaro n'a d'ailleurs pas manqué d'évoquer la figure, d'habitude si proscrite, de Charles le Téméraire. 

L'armée suisse craint en effet que les Bourguignons, une fois devenus indépendants, ne cherchent à prendre leur revanche et à leur déclarer à nouveau la guerre. Ce n'est certes pas moi qui viendrai les rassurer à ce sujet !
Elle a même évoqué l'attaque de milices nommées "Brigades Libres de Dijon", derrière lesquelles chacun aura reconnu les intrépides membres du GALB (groupe armé de libération de la Bourgogne). 

Les préoccupations de l'armée suisse, dont le sérieux ne saurait être remis en cause, sont, je pense, assez éloquentes. A présent, il ne reste plus qu'à attendre que la crise s'aggrave encore un peu, et le chose paraît ensuite inéluctable : nous dirons adieu aux buveurs d'eau plate qui nous occupent et la Bourgogne sera enfin Libre ! 

4 commentaires:

Hugues III a dit…

On aurait tort de croire que la crainte d'une invasion de la Suisse par les Bourguignons est une chose récente: depuis qu'ils ont joué un rôle prépondérant dans la chute du Téméraire, les Suisses s'attendent à une rétaltaion un jour ou l'autre. Quand Nostradamus y fait allusion, il s'agit presque plus d'un commentaire sur le développement naturel d'un évènement historique récent (pour lui) que d'une prédiction en tant que telle. Posons nous maintenant la question: Quelle est la façon la plus efficace de nuire à la Suisse ? Je crois qu'une action du style paramilitaire est une solution qui appartient plutot au siècle précédent. Non, la force au 21ème siècle appartient au capital. Il me paraitrait plus judicieux d'établir une Bourgogne indépendente en tant que paradis fiscal rivalisant avec la Suisse, de sorte d'y provoquer une hémorragie de capitaux. Frapper ainsi la Suisse en plein coeur sans la moindre violence aucune ! Cette solution aurait aussi l'avantage supplémentaire d'irriter fortement nos voisins français.

Charles le Téméraire a dit…

C'est vrai qu'il ne m'a pas échappé que le pays le plus riche de l'Union Européenne, et de très loin, soit une ancienne possession bourguignonne : le Luxembourg, qui a d'ailleurs conservé un gouvernement ducal.

Hugues III a dit…

Le contre-argument est bien sur que ce projet pourrait être considéré comme un pacte avec le Diable, comme pouvait l’être l’alliance avec l’Angleterre de 1420 à 1435. Philippe le Bon l’avait bien compris, et s’opposa ensuite au mariage du Téméraire avec une princesse de la Maison d’York, craignant qu’une implication encore plus étroite avec l’Angleterre n’entraîne la perte de la Bourgogne... la suite des évènements lui donna trop vite raison, même si j’ai une profonde admiration pour Margaret d’York. Entre l’obscurantisme des historiens français et l’ignorance des historiens anglais, la dimension bourguignonne est presque toujours omise dans la Guerre des Deux Roses. Ces questions me fascinent, ainsi entre autres que les rapports entre Ducs de Bourgogne et rois de France de la période qui va de Hugues II à Eudes III, et par rebond avec les Plantagenets, surtout Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre. Le sujet est mal et peu documenté.
Amicalement, fidèle à l’orpheline.
PS : pour en revenir au point du début, Philippe le Bon avait lui les moyens d’imposer l’humiliant traité d’Arras à la France!

Charles le Téméraire a dit…

Il est vrai que les Anglais ne se sont pas toujours montrés très courtois à notre égard lorsque nous étions leurs alliés, mais ce sont les affres de la diplomatie : il n'existe pas d'allié parfait, seulement des intérêts convergents.