samedi 24 janvier 2009

Le MLB contre l'administration française.

S'il est une formalité répugnante à laquelle doit se plier un Bourguignon, c'est bien celle qui consiste à demander l'obtention de papiers d'identité.

Quoi ?
Moi ?
Charles le Téméraire ?
Revendiquer l'identité française !


Cette simple idée provoquait en moi les colères les plus noires dont ma compagne fit plusieurs fois les frais (Dieu merci, même pochés, ses yeux restent tout à fait hypnotisants
¹). Pendant longtemps je refusais de me plier à cet atroce diktat et je vivais fièrement sans ces odieux papiers, semblable à un clandestin dans ma propre patrie. Et puis dernièrement, à ma plus grande stupéfaction, j'appris que la possession de ces papiers constituait une obligation lorsqu'un policier vous interpelle tandis qu'ivre mort, vous vomissez votre vodka sur un monument aux morts² (ô que le joug de ces reitres abstèmes est pesant !). Lorsque j'assénais à ces deux argousins que je n'avais pas de papiers pour la simple et bonne raison je que je n'étais pas français mais bourguignon, ces deux ruffians ne trouvèrent rien de mieux que de m'emmener en cellule de dégrisement, ou je dois le dire, et contre toute attente, je dormis merveilleusement bien, bercé par les moelleux somnifères de l'alcool. Lorsque le lendemain je répétais à mes geôlier que je n'étais pas plus français que brésilien ou kirghiz, il fallut voir la tête que ces rustauds tirèrent. Ils ne m'enjoignirent pas moins à posséder des papiers dans les plus brefs délais.

La mairie de Semur, bastion de l'occupant.

Alors, à l'encontre le plus brutal de ma volonté, je dus me résoudre à demander ce méprisable morceau de plastique que l'on appelle une carte d'identité. Je me rendis donc le jour suivant dans la Komandantur de ma ville (Komandantur, c'est ainsi que l'on nommait l'administration d'occupation pendant la guerre, c'est ainsi que je continue de la nommer. Le mot employé par la France est « mairie », mais le jour n'est pas encore venu ou l'on m'entendra prononcer de mot). L'entretien avec la secrétaire commença sous les meilleurs auspices. En effet lorsque je lui glissai que je ne demandais ces papiers que malgré moi et que je n'étais en rien français mais bien bourguignon elle pouffa doucement, ce que j'interprétai comme un signe évident d'approbation, et je crus que mon charme ne la laissai pas indifférent. La suite fût moins plaisante.

« _ Quoi il vous faut une photographie en plus ! Mais c'est un scandale ! ».

Mes cris furent sans effet sur sa rigidité toute bureaucratique. Puis quand on exigea de moi la marque de mes empreintes digitales mes cris se changèrent en hurlements, eux mêmes bientôt mués en vociférations. Je crus un instant me trouver en présence d'un complot visant à m'identifier comme étant le meneur de la Bourgogne Libre, mais j'appris, de la bouche des personnes qui attendaient impatiemment derrière moi et qui me priaient avec quelque impolitesse de faire preuve d'un peu plus de célérité et de cesser au plus vite mon tapage, que cette formalité était la même pour tous . J'obtempérais donc, maudissant plus que jamais en moi-même l'occupation française. Puis la secrétaire, dont mes bruyantes protestations avaient changé l'accort sourire en une moue des plus maussades, me tendit un formulaire à remplir.

Le jour viendra où nous ferons un magnifique autodafé de toute cette paperasserie écoeurante !

Alors avec ce formulaire je tins ma revanche. Il m'était en effet demandé d'indiquer ma taille, alors, n'écoutant que mon courage et mon mépris des institutions françaises, sous le regard amorphe de la garde chiourme qui servait de secrétaire, et riant sous cape de ma prodigieuse ingéniosité : je n'hésitai pas à m'affubler de trois centimètres supplémenaires. Le coup fût si génial que personne ne prit la peine de vérifier la chose et je partis en toute impunité.


Ô certes je lis par avance les commentaires des esprits sceptiques à qui l'étonnante portée de cet acte, pourtant évidente, restera absconse. En voici l'explication : en indiquant une taille qui n'est pas la mienne je cessais instantément d'être la personne que cette carte était censée identifier. Cette carte d'identité devenait celle d'une personne portant mon nom, né le même jour et au même emplacement que moi et possèdant les mêmes empreintes digitales mais (et tout est là!) d'une taille différente de la mienne ! Il ne peut donc pas s'agir de moi ! Ainsi cette carte n'est plus un papier d'identité mais une sorte de sauf conduit qui me permet de circuler en Bourgogne occuppée.
J'invite donc tous les Bourguignons Libres qui auraient à refaire leurs papiers d'identité à mentir sur leur taille pour exprimer ainsi leur rejet symbolique de l'indentité française et marquer leur appartenance à l'identité bourguignonne.


1. Que ceux que la violence faite aux femmes répugne se rassurent, non seulement ses jours ne sont pas en danger, mais que croyez-vous que la bougresse me cria lorsque je l'eus molestée de toutes mes forces ? « Encore Charles ! Frappe moi encore ! ». Ah ces Dijonnaises...

2. Non ce ne sont pas nos anciens combattants que je visais par mes violents jets gastriques, mais bien la statue de marianne qui trônait au dessus de ces noms, comme un bourreau jonglant triomphalement avec les têtes de ses victimes.

8 commentaires:

Unknown a dit…

Ha ! Vos actes, grandioses, sont bien un soufflet de plus pour humilier les indignes représentants bureaucratiques de notre région puissante !
Que le mouvement prenne de l'ampleur ! J'en ferai de même lorsque j'atteindrai la majorité légale (mais chacun sait que tout Bourguignon qui se respecte reste un joyeux enfant de sa terre natale tout au long de sa vie)
Néanmoins, un doute m'assaille: bien peu de Français ou de Navarrois sont suffisamment développés intellectuellement pour être en mesure de connaître leur taille exacte. Dans ces conditions, vous paraîtrez en effet anodin au milieu de tous ces indigents. Mais qu'en sera-t-il si des tests d'intellect sont mis en place pour distinguer les Bourguignons des oppresseurs?

Yazok von Kenoby

Charles le Téméraire a dit…

Mais il n'est nul besoin d'être intelligent pour connaitre sa taille, un simple mètre suffit.

Anonyme a dit…

Si cela est bien vrai, je vous tire mon chapeau pointu jusqu'en dessous de mes genoux jaunes.

Alors? Quand cela a-t-il eu lieu?

Anonyme a dit…

Mais quelle bande de trous du culs que vous faites ! Arrêtez votre nombrilisme pré-pubert et ouvrez les yeux. Même s'il y a beaucoup de raisons en ce moment de ne pas être très fiers d'être Français, je pense que la population bourguignonne se porte mieux aujourd'hui que sous les ordres éventuels d'abrutis comme vous!

Charles le Téméraire a dit…

Il n'y a jamais eu aucune bonne raison d'être fier d'être français quand on ne l'est pas.
Et vous seriez bien aimable de ne pas polluer tous les commentaires avec vos propos éminemment discourtois, qui ne nous touchent en rien et ne font que révéler votre totale inélégance.
Enfin le but de notre mouvement est d'abord de libérer la Bourgogne, et non de la gouverner, saisissez-vous la nuance ?

Anonyme a dit…

Il ne saisit pas ce trou du cul. Il doit etre baffé.

Unknown a dit…

Je dirais même souffleté avec la plus grande nuance.

Unknown a dit…

Tudieu, je suis impardonnable: je voulais dire "violence"