jeudi 31 juillet 2014

La bataille de Cravant

Nous en 1423. La guerre de Cent Ans fait rage. Après l'assassinat de Jean-sans-Peur, les Bourguignons sont entrés et livrent une guerre sans merci contre les Français. Leur alliance avec les Anglais fait merveille et se montre dévastatrice. Charles VII, dauphin de France, comprend que pour bouter les Anglais, il doit d'abord briser l'alliance anglo-bourguignonne, c'est pourquoi il décide de lancer ses troupes à la conquête de la Bourgogne. 
Or la clé de la Bourgogne, Charles VII l'a compris, c'est la ville de Cravant, située à la jonction entre l'Yonne et la Cure, et de toutes les routes de Bourgogne. C'est la position militaire idéale pour lancer des assauts sur toute la Bourgogne, c'est pour il y envoie son meilleur homme, Tanneguy du Chastel, qui, avec ses alliés écossais, se retrouve à la tête d'une armée de  près de 15 000 hommes. le fleuron de l'armée de France. 
Cravant n'était peuplé que d'une centaine d'hommes, Tanneguy pensait s'en saisir en un tour de main. Mais arrivé sur place, il tombe sur un os : la ville est gardée par Claude de Chastellux, chambellan du duc de Bourgogne, héros de l'armée bourguignonne et conquérant de Louviers. Chastellux l'intraitable !


Chastellux ne dispose que d'environ 400 hommes. Mais il est hors de question pour lui de se rendre à l'ennemi. Alors le siège de Cravant commence. La ville est totalement encerclée, sans aucune possibilité de sortie. Tout le monde ignore le sort de Cravant. Les jours passent, puis les semaines. Les vivres commencent à manquer. On sait que les Bourguignons sont sensibles à la faim, et ceux-ci, en dernier recours, sont contraints de manger leurs chevaux. La situation semble despérée, mais les Bourguignons, vaillants, tiennent bon. Après 5 semaines de siège, ils parviennent enfin à faire connaître leur situation au duc de Bourgogne. Celui-ci ne tarde pas à réagir, et ordonne à son meilleur homme, Jean de Toulongeon, de courir au secours de Chastellux. La situation est urgente, et Toulongeon n'a guère le temps de réunir une grande armée. Avec l'aide des Anglais toutefois, il parvient à constituer à Auxerre un corps de près de 6000 hommes. C'est peu, c'est deux fois moins que l'adversaire, mais il faut sauver Cravant !

Le 31 juillet 1423, la bataille de Cravant s'engage. Les Français occupent une position fortifiée au-dessus de la montagne. Ils sont près de 15000. il semble impossible de les déloger. Et pourtant l'assaut se lance. Les forces se concentrent sur le pont de l'Yonne, et la charge est si téméraire et si brutale que les Français battent en retraite. Les Ecossais résistent encore un peu, mais bientôt ils fuient à leur tour, et tandis qu'ils fuient, Chastellux exécute une audacieuse sortie de la ville de Cravant et massacre les fuyards ! 
Près de 6000 Français meurent au combat ! La victoire est totale ! Toulongeon triomphe ! C'est la plus grande victoire militaire de toute l'histoire de la Bourgogne ! 


Si aujourd'hui, 491 ans, jour pour jour, après cette mémorable bataille, on se rend à Cravant, on serait en droit d'espérer y trouver un hommage à cet exploit militaire, qui sauva la Bourgogne de l'invasion française. Et en effet, en cherchant bien, on trouve un monument, qui commémore l'évènement. Seulement, si on y regarde de plus près, c'est avec effarement que l'on constate que ce monument ne rend pas hommage à la victoire bourguignonne.... mais aux soldats français !!!!




C'est donc à nos envahisseurs que les pouvoirs publics ont choisi de rendre hommage ! Ah qu'il est cruel de vivre sous l'occupation ! A quoi la victoire de Cravant a-t-elle servi, si c'est pour y voir fleurir des monuments à la gloire de nos ennemis !
Un tel scandale ne pouvait pas être toléré.
C'est pourquoi un groupe d'intrépides Bourguignons libres, que je salue ici fraternellement, est venu apporter à ce monument l'ornement qui lui seyait :



Ainsi, par leur geste audacieux et superbe, un hommage est rendu à la vaillance de ses glorieux ancêtres, qui ont vaincu pour la liberté de la Bourgogne, et un message est adressé à la mairie de Cravant, pour qu'un nouveau monument soit élevé dans la ville !

Vive les glorieux vainqueurs de Cravant et vive la Bourgogne libre !

6 commentaires:

Guigone de Salins a dit…

Merci le MLB de toujours nous tenir au courant de ces relectures manipulées de l'histoire.

Hugues III a dit…

J'ai eu une longue semaine. Je suis fatigué. Il est tard. Je n'avais pas eu le temps de consulter ton blog depuis quelques temps, je voulais attendre demain d'avoir les idées plus claires pour commenter, mais là trop c'est trop. Je suis basé au Royaume-Uni, j'ai eu beaucoup de plaisr à suivre avec des amis anglais et écossais la campagne et le résultat du référendum, malheureusement négatif annoncé aujourd'hui. Bien sur j'ai un peu nargué les Scots avec Cravant... Ce monument est une infamie, une insulte à tous les Bourguignons, comme l'est tout ce qui est dédié à Jeanne d'Arc en Bourgogne, Franche-Comté, Picardie et Flandres. Honteux, mais le point commun entre toute ces choses qui me frappe, est que JAMAIS il n'y a mention du rôle joué par les Bourguignons dans ces affaires. La raison est simple, car le reconnaitre c'est implicitement admettre une identité bourguignonne distincte, hostile à la France. Par exemple il est facile de laisser une majorité de gens croire que c'est les Anglais qui ont capturé la pucelle. Si on avait compté sur eux pour l'attraper, elle serait peut-être encore vivante. Bravo donc pour ton action, ce n'est que le début j'en suis sur. Sais-tu qu'il y a encore un descendant de Claude de Chastellux, Pierre de Chastellux (qui vit à Chastellux je crois). Je me demande ce qu'il en pense. Cordialement, merci encore et excuse mes fautes, je l'ai dit , je suis très fatigué.

Varlan a dit…

Je ne voudrais pas troubler l'unanimisme bourguignon qui se glorifie d'avoir pactisé avec nos seuls ennemis d'alors qui étaient les Anglais, et non les Ecossais, mais il me semble bien que si l'Histoire avait suivi le cours que vous semblez défendre nous serions aujourd'hui une colonie ou un "protectorat" anglais. Or, qu'on le veuille ou non c'est quand même ce monde anglo saxon de la compétition, du pragmatisme, du capitalisme outrancier, qui nous a conduit tout droit jusque dans le merveilleux caca dans lequel nous vivons.

Charles le Téméraire a dit…

Vous avez entièrement raison. D'ailleurs aujourd'hui, la culture anglo-saxonne, dans sa forme mondialisée, est une menace bien plus sérieuse pour la Bourgogne que la culture française.
Néanmoins, il faut se garder de faire des anachronismes. A cette époque, l'Angleterre était encore un pays catholique qui n'avait rien à voir avec le capitalisme outrancier.
En outre, il s'agissait d'un pays de taille plutôt modeste, environ deux fois moins peuplé que la France.
Il ne faut donc pas regarder le passé avec les yeux d'aujourd'hui.

René a dit…

Bonjour Monsieur,

Est-il possible de situer avec précision le site où s'est déroulée la bataille ?
Sur wikipedia les coordonnées pointent sur le centre de la localité !?

Merci d'avance

olivier voisin a dit…

certains propos sont lamentables, honteux, et franchement, font honte à mon pays !
critiquer la france alors qu'elle rend simplement hommage à des aliés venus verser leur sang pour un peuple étranger, comme ce fut souvent le cas dans l'histoire de France est un scandale qui vous aurait vallu en un certain temps d'être gifflés à coup de gant, si vous voyez ce que je veux dire !

vous oubliez à qui vous devez aujourd'hui vote liberté de parole !
Je ne ferai pas d'amalgame en cette période electorale, mais je mettrai volontiers un billet pour lancer un pari sur vos opinions politiques à raisonnement limité !
Bientôt le militantisme pour l'indépendance de la Bourgogne ? du révisionnisme ?

Vous n'êtes pas dignes de la personne qui possède actuellement ce donjon à cravant et qui honore bien plus à elle seule la mémoire de notre pays, que vous tous réunis !