jeudi 16 janvier 2014

Vers la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté

C'est le grand débat du moment, celui qui agite toute la classe politique bourguignonne et franc-comtoise : les régions de Bourgogne et de Franche-Comté vont-elles fusionner ?

Les présidents des deux régions respectives s'y sont d'ores et déjà montrés favorables (Ici et ). Leurs interventions ont néanmoins été assez pauvres. Quand on les a interrogés sur l'histoire, ces tristes sires n'ont été capables que de bredouiller quelques mots sur l'université, sans même avoir l'air de savoir que ces deux régions avaient une histoire commune. Il est clair que pour eux, il ne s'agit guère plus que d'un tripatouillage administratif et qu'ils envisageraient tout aussi bien une fusion avec l'Auvergne ou la Lorraine s'ils y trouvaient le moyen de gagner quelques petits sous. Mais ce n'est pas parce qu'un projet est mal défendu qu'il ne faut pas le soutenir ! 

Fusionner le duché et le comté ! Ce serait enfin la réunion de tous les Bourguignons sous une même bannière ! La reformation de la Grande Bourgogne ! La résurrection de la Burgondie !
Car qu'est-ce que la Franche-comté sinon la Bourgogne ? La Franche-Comté, c'est la franche comté de Bourgogne et rien d'autre ! Depuis les Burgondes en passant par Otte-Guillaume, Philippe le Hardi ou par la résistance des francs-comtois sous la bannière de Bourgogne, toute l'histoire de ces deux régions n'est qu'un long et unique poème à deux voix. Semurois, Dijonnais, Bizontins,Vesouliens, nous sommes tous des joyeux enfants de la Bourgogne !

L'histoire est catégorique à ce sujet : Bourgogne et Franche Comté doivent être réunis

Bien sûr, cette réunion n'est pas sans poser un certain nombre de questions. Il y a d'abord la question de la capitale, même si chacun sait que ce sera évidemment Dijon (Besançon, capitale de la Bourgogne ? Avouez que ce serait grotesque !).

Le nom de la future région est discuté également. Il paraît évidemment plus simple de ne conserver que le nom de Bourgogne. Il est d'ailleurs étonnant que la Franche comté ait conservée ce nom alors qu'elle a été annexée par la monarchie française en 1678 et que les privilèges ont été abolis en 1789. La Franche Comté n'est plus une comté et elle n'est même plus franche ! Il serait temps pour elle de retrouver son ancien et splendide nom de Bourgogne.

Bien sûr il y a quelques différences culturelles qu'il faudra bien devoir supporter. Il est vrai que les Franc-comtois sont un peu aux Bourguignons ce que les chtis sont aux Français et que l'élégance ne devrait pas faire de progrès notable après cette réunion.

Dijon, future capitale de la grande Bourgogne
Et puis il y a la question politique. Les deux conseils régionaux  commencent déjà à se disputer pour savoir comment leurs compétences vont être réparties.... A ce problème, le Mouvement pour la Bourgogne Libre apporte la meilleure des solutions. En effet, plutôt que de fusionner les deux conseils régionaux, mieux vaudrait créer une institution toute neuve. Repartir de zéro. L'idée même de conseil régional pourrait passer à la trappe, parce qu'elle n'a jamais suscité le moindre intérêt chez les citoyens. Profitons de l'occasion pour la sucrer.
L'idéal serait donc de créer une nouvelle institution, avec un pouvoir exécutif plus fort. Les élections font valser les opinions et empêchent les actions énergiques au profit de basses négociations autour de compromis mesquins, on pourrait également les supprimer pour les remplacer par un pouvoir héréditaire par exemple. Enfin, pour donner plus de légitimité à ce pouvoir, l'idéel serait de le fonder sur le droit divin et de lui apporter l'onction papale. On pourrait aussi avantageusement remplacer l'écharpe des élus, qui manque singulièrement de panache, par un ornement plus rutilant, comme une couronne. Plutôt que le titre de conseiller régional, ou président du conseil, il faudrait trouver un titre plus glorieux, un nom qui, en latin, pourrait signifier chef... Comme duc par exemple !
Mais oui... un duché ! Voila au fond la seule et unique façon de donner tout son sens à cette réforme territoriale : reconstituer le duché de Bourgogne et voilà tout !

17 commentaires:

Charles le Téméraire a dit…

Il serait bon également de profiter de ce redécoupage pour récupérer Bar-sur-Seine, qui n'a rien à faire en Champagne.

Hugues III a dit…

L’actualité serait-elle en train de nous dépasser ? Il ne t’aura pas échappé qu'une majorité de Franc-Comtois semblent hostiles à ce projet. Est-ce parce que des élus locaux qui craignent de perdre leur planque leur parlent d’une « absorption » ou d’une « disparition » ? Il ne s’agit pas de former un empire colonial (pas plus que ne l’étaient les Etats bourguignons), et en se penchant sur nos histoires respectives, on peut presque dire que nos cousins franc-comtois sont plus «bourguignons » que nous. Je suis entièrement d’accord sur la partie concernant la constitution d’une nouvelle assemblée. Il nous faut une vraie élite, qui oeuvre en notre nom et nos intêrets, et nous représente dignement à l’étranger. Pas une bande d’arrivistes corrompus. D’accord aussi pour Bar-sur-Seine, qui se retrouve en Champagne par une entourloupette administrative seulement afin que les vignerons des Riceys puisse légalement appeler leur breuvage «Champagne ». La vérité est que leur breuvage est bien meilleur que le Champagne (j’en consomme régulièrement et ai mon fournisseur attitré!) – un secret qu’il nous faut garder.

Anonyme a dit…

Hors de question que la Franche-Comté perde son nom après la fusion. D'ailleurs elle n'aura pas lieu, nous ne sommes pas d'accord, nous ne voulons pas être absorbé par une région qui nous méprise.

Vous dîtes que nous sommes comparables aux ch'tis. Savez-vous que chez nous, le 71 peut est considéré de la même manière?

C'est navrant de lire des commentaires si négatifs de la part des bourguignons sur tous les sites internet parlant de cette "fusion".


Charles le Téméraire a dit…

Voyons, les propos que j'ai tenus sur les francs-comtois n'étaient que quelques innocentes plaisanteries, rédigées en toute amitié pour divertir un peu mes lecteurs. Il n'y avait pas malice. J'ai surtout écrit que les Francs-Comtois étaient nos frères bourguignons, c'est là le fond de mon article.

Charles le Téméraire a dit…

Si nous n'avions pas d'amitié pour les comtois nous ne demanderions pas à nous réunir à eux.

Guigone de Salins a dit…

Vraiment, je suis pour réunir les bourgs sans vergogne dans le Franche Comté!

Anonyme a dit…

Cher anonyme,

Vous vous offusquez des propos de Charles qui n'étaient qu'humour, en précisant que vous faites les mêmes critiques pour les habitants du 71...
Effectivement c'est navrant...

Fred, un fier habitant du 71 !!

Anonyme a dit…

Il est vrai que se regroupement serait l'une des étapes vers l'indépendance, mais Paris veut aussi redécouper les frontières de cette "nouvelle" région et les Alsaciens, veulent récupérer le Territoire de Belfort qu'ils ont perdu en 1871 lors du rattachement de L’Alsace, au deuxième Reich. Alors à quoi bon être réunifier si c'est pour que la France nous impose une nouvelle fois des frontières qui ne sont pas celle du Grand Duché de Bourgogne ? Louis XI

Charles le Téméraire a dit…

Ami franc-comtois, je vous invite à lire ma tribune dans le Miroir Mag, qui paraît ce lundi 10 février, où vous pourrez constater toute l'estime que je porte à la comté de Bourgogne !

Duc des mythomanes a dit…

Pour ma part je reste sur l'idée d'une Bourgogne fédérale qui pourrait être applicable dans plusieurs configurations: fusion de 2 régions, rattachement d'une autre, indépendance d'un grand duché, etc.

Lors de fusion celui qui se trouve plus petit dit toujours non (voir l'Alsace il y a peu) mais je ne suis pas sur qu'un habitant de Dole soit plus écouté à Besançon qu'il le serait à Dijon.

à 1er anonyme : jamais un jurassien ne m'a dit une telle chose sur la bourgogne du sud. D'ailleurs est-ce la bourgogne du sud ou uniquement la partie frontalière ? La bresse, chalon-macon et le charolais-brionnais ne sont pas vraiment comparable.

Anonyme a dit…

Se rassembler avec des gens qui remuent les mains en chantant "lalalalere" tous les 10 minutes à table? (Le fameux banc bourguignon), c est pas sérieux... A la rigueur, si Dole, qui se situe bien au milieu de la bourgogne et de la franche-comte est capitale, j accepte de fréquenter ces gens aux mœurs si bizarres ;-)
Signé : une Doloise pardi

Charles le Téméraire a dit…

Chère Doloise, évidemment, vu de l'extérieur, le ban bourguignon peut paraître baroque.
Il faut vraiment y prendre part pour se laisser emporter par son torrent de jovialité.

Si vous le souhaitez, je serais ravie de vous y initier, pour que cette pratique se développe chez les comtois.

Anonyme a dit…

Ben les rustre Dolois, eux ils ont un Aéroport qui fonctionne !

Un Comtois a dit…

Voilà les donzelles bourguignonnes qui ne se sentent plus et ne voient dans la fusion Bourgogne et Franche-Comté qu’une annexion et annihilation pure et simple de la Franche-Comté par la noblesse Bourguignonne.
Ne vous inquiétez pas pour le progrès de l'élégance qui suivra cette fusion, c'est avec grande élégance et raffinement que nous, Comtois, saurons vous découper à coup de tronçonneuse quand vous viendrez respirez l’air pur de vos Hautes Terres, les jours où vous en aurez assez de moisir dans votre brouillard dijonnais.
« Comtois rend toi ! »
« Nenni ma foi ! »

Seb a dit…

Drôle... l'élégance des bourguignons... c'est surement leur coté "boeufs" bourguignons...

Charles le Téméraire a dit…

Annihiler la Franche-Comté ? Allons donc ! Qui a jamais souhaité une chose pareille ici. Bien au contraire, pour la Franche-Comté, renouer avec la Bourgogne c'est renouer avec les sources de sa propre culture !

Par ailleurs, si vous avez bonne mémoire, vous vous souviendrez que les Francs-Comtois ont adopté ce beau cri de ralliement "Comtois rends-toi ! Nenni ma foi !", fut prononcé précisément quand les Français voulurent envahir les Comtois et que ces derniers se battaient sous la bannière de Bourgogne.

Enfin, puisque le mot semble avoir heurté, je vous précise le contraire de l'élégance n'est pas forcément l'inélégance. Je faisais plutôt allusion, en toute amitié, à une certaine rudesse franc-comtoise que vous illustrez à merveille.

Nenni Ma Foi a dit…

les vesouliens, ça n'existe pas ! voilà bien la preuve de l'absence de considération des Bourguignons français pour les vrais Bourguignons, les Comtois ! cet article montre bien tout le mépris des partisans de la fusion envers la Franche-Comté et vous ne l'emporterez pas au paradis