mardi 10 septembre 2019

Les 600 ans de la mort de Jean sans Peur

Le 10 septembre 1419, voilà très exactement 600 ans, notre bon duc Jehan sans Peur était traîtreusement assassiné par les hommes du dauphin Charles sur le pont de de la ville Montereau.

Le chroniqueur Enguerrand de Monstrelet raconta ce meurtre de la façon suivante :
Le dit duc était à un genou, comme dû est, et avait son épée ceinte laquelle était, selon son vouloir, trop demourée derrière quand il s’agenouilla ; si mit la main pour la remettre plus devant à son aise et lors Messire Robert de Loire lui dit « Mettez-vous la main à votre épée en la présence de Monseigneur le dauphin ? » entre lesquelles paroles s’approcha d’un autre côté messire Tanneguy du Chatel ; qui fit signe en disant « il est temps ». Et férit le dit duc d’une petite hache qu’il tenoit en sa main parmi le visage, si roidement qu’il chut à genoux et lui abattit le menton. Et quand le duc se sentit féru, mit la main à son épée pour la tirer, et se cuida lever pour lui défendre mais incontinent, tant du dit Tanneguy comme d’aucuns autres, fut féru plusieurs coups et abattu à terre comme mort. Et prestement un nommé Olivier Layet, à l’aide de Pierre Fratier, lui bouta une épée par-dessous son haubergeon tout dedans le ventre.
Depuis ce tragique évènement, la Terre a fait six cents fois le tour du soleil. Elle a parcouru 564 000 milliards de kilomètres à travers l'espace. Bien de l'eau a coulé sous le pont de Montereau et bien du vin a coulé dans les gosiers de Bourgogne. Et pourtant, rien n'a pu nous faire oublier ce meurtre atroce qui accable encore lourdement sur nos âmes bourguignonnes.
Les Bourguignons libres ne pouvaient pas décemment laisser passer cet anniversaire ans sans rappeler au monde que la cause de notre bon duc avait toujours, en 2019 comme en 1419, ses fervents partisans.

C'est donc à Paris, en plein cœur de la capitale française, qu'eurent eu lieu les premiers coups d'éclat.
D'abord dans le quartier du Marais, là-même où notre duc avait fait assassiner le tyran Louis d'Orléans qui grevait le peuple de lourds impôts. Les hommes de Jean s'étaient logés dans la maison qui fait l'angle de la rue Vieille-du-Temple et de la rue des Rosiers et lui avaient réglé son compte en deux temps-trois mouvements (de hache). Et à cet endroit précis, le MLB frappa un grand coup à son tour, avec la même brutalité ! Il y apposa en effet les couleurs de Jean sans Peur, pour bien faire comprendre au monde qu'il était de retour.


Le spectre de Jean sans Peur hante toujours Paris

Sans frémir, le MLB passe à l'action, au nez à la barbe des autorités françaises

Les Parisiens médusés assistent avec stupéfaction au retour du parti bourguignon

 
 Le message est explicite : Jean sans Peur est encore parmi nous ! Ses couleurs ornent encore les rues de la capitale, tout comme il y a six siècles !

Puis, c'est à la maison du duc que nous partîmes lui rendre hommage. Jean sans Peur, en effet, s'était fait construire un hôtel fortifié sur les anciens remparts de Paris, et la tour de cet hôtel existe encore aujourd'hui et peut se visiter. 
La ville de Paris a fait placer devant l'édifice un panneau informatif qui rappelle l'histoire du monument. Mais pour nous, ce monument n'a rien d'un musée, il n'appartient pas au passé, c'est au contraire le cœur toujours battant de la puissance bourguignonne ! Aussi, orné des couleurs de la  Bourgogne, ce panneau prit soudainement un tout autre sens, il proclamait la puissance invincible de la maison Bourgogne :

  Nous ne cesserons de le proclamer, partout, tout le temps : vive la Bourgogne Libre !

Et pour bien marquer que Jean sans Peur était de retour, il ne suffisait pas d'apposer ses couleurs dans la rue, sur sa porte d'entrée. Il fallait carrément le faire chez lui ! A la maison ! A l'intérieur même de son domicile ! N'écoutant donc que leur audace, et leur témérité, les Bourguignons libres y pénétrèrent de force (au prix dérisoire d'un ticket d'entrée), et, profitant d'un moment d'inattention des gardiens de la tour, dans un acte d'une outrecuidance inouïe, ils collèrent la croix de saint-André sur une vitre de la salle des gardes.
Cette fois plus personne ne pouvait en douter : Jean sans Peur est bel et bien vivant !

Discrétion et efficacité : les maîtres mots des hommes d'action du MLB


Les visiteurs entrent à leur tour dans la salle des gardes...
... et constatent avec stupéfaction que le parti bourguignon, en 2019, est plus actif que jamais.

Ces quelques actions menées à Paris, aussi éclatantes furent-elles, ne constituaient pourtant que les prémices de l'action menée par le MLB. Sa véritable cible, bien sûr, c'était Montereau, là où notre bon duc avait été ignoblement assassiné. 
Son corps réclamait vengeance.
Nous allions là lui offrir. 
Et de quelle manière !

A peine arrivâmes-nous à la gare de la ville, que déjà, nous marquions notre territoire, et nous annoncions à Montereau de quel bois les Bourguignons libres se chauffent !  

Montereau aux couleurs bourguignonnes : un avant-goût de la vengeance de Jean sans Peur

Puis, nous partîmes nous receuillir dans la collégiale Notre-Dame et Saint-Loup, là où le corps meurtri de notre duc avait été premièrement enterré, dans la chapelle latérale consacrée à la Sainte Vierge. Il y resta près d'un an, avant que Philippe le Bon, à la tête de toute son armée, n’envahît la ville, la soumît, et  prisse les restes de son père pour les convoyer jusqu'à la Chartreuse de Champmol où elles furent dignement sépulturées. 

C'est avec une grande émotion que nous pénétrâmes dans ces lieux où la présence de notre duc se ressentait encore dans chacun des atomes de l'église. C'était presque aussi intense de le rencontrer là, à l'endroit où il avait été mort il y a 600 ans, que de le croiser encore vivant. Plus intense, même !
Son épée ornait encore l'un des piliers du chœur. 

L'épée de Jean sans Peur, trop haut accrochée (hélas !), pour que nous puissions la ramener en Bourgogne

Afin de veiller au salut de son âme, nous brûlâmes un cierge pour elle, et plaçâmes son effigie sur l'autel du chœur, et sur celui de la chapelle où on l'avait inhumé, afin que Dieu l'ait en sa garde. 

  Que Dieu fasse miséricorde au bon duc Jehan


A la sortie de  l'église s'étendait le grand pont qui chevauche tout à la fois l'Yonne et la Seine, avant leur jonction. Le pont où il fut assassiné. Une plaque de marbre rappelait d'ailleurs en caractères gothiques ce funèbre évènement.
Cette plaque, évidemment, ne pouvait pas rester vierge des couleurs bourguignonnes. le MLB y colla donc la croix de Saint-André pour qu'elle ne soit plus seulement une plaque de rappel historique, mais un cri de vengeance poussé d'outre-tombe par notre duc.
Et vengeance il y eut !

 
Ironie bourguignonne de l'histoire : le pont où fut assassiné Jean sans Peur affiche désormais ses couleurs.
Que les ennemis de la Bourgogne se le tiennent pour dit !
A quelques mètres de là, se tenait un autre panneau, curieusement enrubanné et emmitouflé par des couches de plastique clair. Nous le scrutâmes attentivement puis menâmes notre petite enquête, avec un sens de la discrétion tout bourguignon. En peu de temps nous apprîmes avec enthousiasme qu'il s'agissait là d'un petit monument que la mairie s'apprêtait à inaugurer le jour-même, ce 10 septembre, afin de commémorer les 600 ans de la mort de Jean sans Peur.
L'occasion était trop belle, la proie trop tentante pour un fauve comme le MBL.
Le risque était de taille, certes, mais pas d'une taille suffisante pour faire reculer d'intrépides bourguignons libres. Alors, profitant d'un moment d'inattention de la part des sentinelles monterelaises, nous franchîmes les barrières qui en gardaient l'accès, nous soulevâmes la protection qui le recouvraient, et avant-même qu'il soit inauguré, nous apposâmes sur ce monument les glorieuses couleurs de la Bourgogne Libre.
L'opération était un triomphe !

Pas encore inauguré, le monument est déjà conquis par la force bourguigonne

Le monument attend son inauguration pour proclamer la liberté bourguigonne



Afin de savourer notre éclatante victoire (symbolique, certes, mais éclatante tout de même), nous nous infiltrâmes, quelques heures plus tard, à la cérémonie d'inauguration où le panneau devait être dévoilé à la population monterelaise. Nous espérions y rencontrer d'autres bourguignons, venus eux aussi rendre hommage à leur défunt duc, mais force fut de constater que nous étions les seuls à être vêtus de velours noir, comme Philippe le bon l'avait demandé à sa cour après la mort de son père. Et de fait, nous ne passions pas inaperçu parmi cette foule française vêtue de couleurs barriolées (et plutôt inélégante).

 

 Le maire s'approcha. Nous nous demandions ce qu'il avait préparé pour cette cérémonie. Allait-il se mettre nu, porter une chemise blanche et se rendre à genoux jusqu'à la collégiale pour demander pardon à la Bourgogne ? Allait-il exiger une minute de silence pour saluer la mémoire de notre glorieux duc ?
Rien de tout cela !
A la place, il se lança dans un discours immensément vide, dans lequel il mutliplia les platitudes et les erreurs historiques invraisemblables (à trois reprises, il data le meurtre de Jean sans Peur... en 1634 !)

 


Quand, enfin, il souleva le voile qui recouvrait la plaque inaugurée, notre déception fut grande. L'un de ses hommes de main y avait retiré nos couleurs...
Maudit soit-il !
Nous maugréâmes quelque peu.
Sans doute croyaient-ils avoir triomphé de nous et repousser notre assaut à si bon compte.
C'était bien mal connaître notre détermination.
Jean sans Peur n'est pas le genre d'homme qui se laisse assassiner sans afficher ses couleurs sur la pancarte qui commémore son décès 600 ans plus tard.

Aussi, quand la cérémonie se termina. Nous patientâmes. Nous patientâmes, jusqu'à ce que tous les participants se soient dispersés.
Et alors, quand le terrain fut libre, nous frappâmes de nouveau, une bonne fois pour toute, avec la même vigueur.
Le dernier mot était à nous !

Plaque commémorative inaugurée à Montereau le 10 septembre 2019...

... et frappée des couleurs de la Bourgogne Libre le jour-même ! 

Quand nous quittâmes la ville, elle était encore couverte des armes de notre duc, des armes de la Bourgogne Libre.
Le MLB triomphait donc.
Jean sans Peur avait été vengé ! 


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Yes, le retour du MLB !

Ignatius a dit…

Mon plus immense respect pour cette opération d'envergure qui a dû vous demander de nombreux mois de préparation. Les bâtons dans les roues de l'occupant français n'ont pu que se briser sous les coups vengeurs de la dague bourguignonne.