Nos voisins les
Français viennent tout juste de désigner leur nouveau président de la
République.
En tant que Bourguignons, nous pourrions n’accueillir cette
nouvelle qu’avec le dédaigneux hochement d’épaules qu’elle mérite. Et pourtant…
Pourtant cette élection pourrait très bien ne pas être sans conséquence pour la
Bourgogne.
D’abord, et
indépendamment de nos propres convictions économiques, disons tout net que nous
autres bourguignons libres, regretterons peu le départ de monsieur Sarkozy. Cet
outrecuidant malappris n’avait pas daigné répondre à chacune des lettres que
nous lui avions expédiés. Le voilà châtié comme il le méritait. Nul ne peut
douter qu’en accordant son indépendance à la Bourgogne, monsieur Sarkozy aurait
accompli un acte de justice qui lui aurait très certainement permis d’être
réélu. Mais il préféra s’obstiner dans son silencieux dédain. A présent qu’il
est au chômage, gageons qu’il aura tout le temps nécessaire pour ruminer son terrible
fourvoiement. En tous cas, qu’il ne compte pas sur nous pour le plaindre, n’ayant
jamais répondu à nos lettres, nous ne lui enverrons pas le plus
chétif témoignage de soutien, qu’il se le tienne pour dit.
Ainsi finissent les malpolis.
Le nouveau
président est donc François Hollande.
Sans susciter chez nous un enthousiasme démesuré, le choix de nos regrettables voisins peut sans doute nous donner
quelques raisons d’espérer.
D’abord parce, à titre personnel, j’ai déjà eu une
fois l’occasion de rencontrer ce ventripotent personnage (avant qu’il ne
maigrisse bien entendu), et ce, pas plus loin qu’en bas de chez moi, à
Semur-en-Auxois, qu’il avait visitée à l’occasion de la très fameuse fête de laBague. Lorsque j’aperçus la silhouette rondouillarde de ce jovial personnage, j’étais
bien loin de me douter, qu’à l’instar de Hegel apercevant Napoléon depuis son
balcon d’Iéna, je voyais marcher le souffle de l’Histoire (car si pour Hegel,
le souffle de l’Histoire avait l’aspect d’un majestueux cavalier, il avait prit facétieusement pour
moi l’allure plus ordinaire d’un bibendum joufflu au sourire niais). Mais aussi
fugace que fût notre rencontre, je n’en fus pas moins sensible au caractère
débonnaire de ce personnage qui paraissait apprécier ma bonne ville de Semur
sans aucune forme d’affectation. D’ailleurs, toutes les personnes qui l’on
approché s’accordent pour dire que son caractère n’est guère celui d’un tyran
au jugement de fer, mais bien plutôt celui d’un dessert moelleux nappé d’une sauce au caramel. Autant
dire qu’avec lui, toutes les négociations restent envisageables, et que le joug
de l’occupation française n’a jamais été aussi flasque et malléable.
Enfin, il n’aura
échappé à personne que son patronyme est celui d’une ancienne province
bourguignonne : la Hollande !
Est-ce là un signe d’une libération
prochaine ? C’est à nous qu’il appartient d’en décider !
François Hollande, en compagnie du maire de Semur, médite benoitement sur le particularisme de la culture bourguignonne.
4 commentaires:
Ah Semur-en-Auxois ! Qu'est-ce que j'ai pu me marrer à la fête de la Bague !
Hegel à Iena ! Rien de moins !
— Trop drôle, la référence !
Assumpta
http://a.imdoc.fr/1/arts-et-creations/miss-tic/photo/8544932854/564487671/miss-tic-maliens-bourgogne-escargots-img.jpg
Merci beaucoup, cher Andoche, pour cette image.
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