Cinq heures viennent de retentir aux cloches massives de la collégiale de Semur-en-Auxois, cinq bourdonnements lugubres qui sonnent les glas des ambitions indépendantistes de la Bourgogne aux élections cantonales de 2008. Au même instant les minables petits fonctionnaires de la préfecture de Côte d'Or rangent les dossiers de candidature dans leurs petits tiroirs, satisfaits de voir qu'une fois encore aucun projet ambitieux n'a été proposé, aucune mesure un peu audacieuse n'a même été évoquée, soulagé de voir que l'ordre règne encore dans la région, que la routine occupe encore le trône des ducs de Bourgogne. Une fois que chacune des piètres petites candidatures aura été bien rangée, le fonctionnaire retournera dans son appartement en voiture et regardera, bouffi de suffisance, question pour un champion. Il dormira ce soir du sommeil des bourgeois, du lourd et profond sommeil des bourgeois, bercé par les lyres des anges de l'ordre et de l'autorité, que les cris des pauvres gens démembrés par Louis XI et les pleurs de la liberté bafouée ne viendront pas perturber.
Partout en France, et même en Bourgogne où les Français se sentent plus que jamais chez eux, chacun va retourner vaquer à la consternante vacuité de son existence, chacun va se laisser porter par le cours calme et paisible des jours médiocres, sans se douter une seule seconde de ce qui s'est joué aujourd'hui, ce mercredi 20 février 2008, sans imaginer que la France a manqué de s'effondrer de l'intérieur et de voir ses frontières se fissurer, sans supputer, fût-ce par une infime partie de la chair flasque qui leur sert de cervelle, que le monde a failli voir renaître les sources intarissables du faste bourguignon.
Mais que chacun se rassure, cela n'aura pas lieu au canton de Semur-en-Auxois cette année. A nouveau, la bêtise et la lâcheté ont triomphé sur le panache et l'impavidité.
Ainsi donc la loi sur la parité aura obtenu les effets escomptés. En forçant les candidats à prendre une femme en guise de remplaçant on empêche les projets courageux, donc risqués, d'aboutir, puisque les femmes sont naturellement faibles et lâches. Cela coûte foutrement cher de faire de la galanterie en politique, comme l'a si bien dit l'inspecteur Harry. Foutues gonzesse aurait dit plus prosaïquement mon grand-père, mort d'une cirrhose du fois voilà déjà cinq ans.
A présent dormez bonnes gens, retournez à vos destins plats et anonymes, votre individualisme forcené, pétri de conformisme et d'un goût immodéré pour le confort, qui empêche toute action collective d'aboutir, a triomphé une fois encore. Les esclaves ont une fois de plus su défendre leurs chaînes avec efficacité. Pour ma part je vais essayer d'aller oublier votre bêtise dans une bouteille de vin.
mercredi 20 février 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire